Avec l’avènement du BIM, le Dossier d’Ouvrage Exécuté (DOE) numérique est devenu le document particulièrement attendu lors de la livraison d’un projet de construction. Il permet en effet un gain de temps et par conséquent d’argent, autant dans les phases d’exploitation que de maintenance, mais pas que…

Réaliser un DOE (Dossier Ouvrage Exécuté) grâce aux technologies actuelles (scan 3D et réalité augmentée) en commençant dès l’implantation, permet de créer une base de données complète et utile pour toutes les entreprises, y compris pour celles qui vont intervenir durant la construction.

Scan 3D : une base solide pour mieux construire

Pour le secteur de la construction, en neuf comme en rénovation, le scan et la modélisation 3D sont des technologies qui permettent de faire coup double : capter la réalité en même temps qu’un chantier se construit, et composer successivement les différentes phases de son DOE document contractuel rendu obligatoire par l’article 40 du CCAG Travaux du Code des Marchés Publics.

En pratique, le DOE doit permettre d’intervenir dans un bâtiment une fois sa construction terminée. Comment ? En délivrant notamment des informations précises sur la localisation des réseaux. Objectif : faciliter la réalisation de travaux et de maintenance en cas de sinistre. Un enjeu de taille à l’heure où tous les regards sont tournés vers la notion de cycle de vie et de durabilité et où l’une des priorités est de permettre à un ouvrage de « vivre » longtemps en bon état, tout en favorisant l’utilisation raisonnée des matières premières et la réduction énergétique globale.

Une nouvelle frontière entre le bâti et son environnement a progressivement pris forme. Tous les bâtiments d’aujourd’hui et de demain doivent à ce titre viser l’excellence en matière de durabilité et d’impact carbone. Pour y parvenir, les phases de conception/construction ont aussi leur rôle à jouer. La bonne nouvelle est qu’elles peuvent dorénavant compter elles aussi sur le DOE numérique grâce à la richesse des données issues du scan et de la modélisation 3D. Le tout rapidement et à moindre coût.

Forte valeur ajoutée et simplicité d’utilisation

Ces technologies permettant un suivi en temps réel de l’interaction des personnes, des machines et des objets connectés, transforment les interactions entre les professionnels. Mieux informé, mieux dirigé, mieux sécurisé, chacun peut agir plus vite en pleine conscience de ses propres actions en cours et à venir, mais aussi de ce que font les autres. De plus en plus d’innovations technologiques font ainsi leur apparition sur les chantiers pour optimiser chaque étape de la construction.

Bien qu’il soit encore considéré comme une nouvelle technologie, le scan 3D tend à se démocratiser. De plus en plus simple d’utilisation, il permet de relever et de numériser toute l’information d’un bâtiment existant (côtes, photos, volumes, etc.) grâce à un simple faisceau laser. Aucune connaissance particulière n’est nécessaire pour les équipes présentes, la machine intelligente n’a finalement besoin que d’une chose : être mise au bon endroit pour scanner la réalité. Une technologie qui prolonge en quelque sorte les capacités humaines pour simplifier sa tâche… A ce jour, il existe deux types de scanners : le statique, posé sur un trépied, ou le mobile sur chariot roulant ou au format sac à dos. Ici comme partout la technologie progresse à grands pas avec l’arrivée de robots autonomes.

Exit l’idée reçue selon laquelle mettre en œuvre des scans 3D tout au long d’un projet constructif est une action chronophage dépourvue de rentabilité… Désormais, obtenir un scan 3D complet et juste, en un minimum de temps et donc de coût, n’est finalement qu’une question de méthode. Techniquement, seules trois étapes sont nécessaires pour accéder à l’ensemble des données d’un bâtiment :

1= Réalisation d’un scan 3D à différentes phases du projet pendant le chantier.

2= Réalisation d’une synthèse de l’ensemble des maquettes numériques produites en phase d’étude grâce aux scans 3D qui témoigneront de l’avancée du projet à chacun de ses stades.

3= Comparaison entre l’existant et les maquettes d’étude. Un véritable jeu des sept erreurs permettant d’identifier très rapidement les décalages et, par la suite, d’intervenir rapidement sur le chantier.

Tout le monde parle la même langue sur le chantier 

Ces trois étapes permettent à elles seules de constituer un DOE numérique tout en palliant les énormes décalages qui peuvent parfois exister entre ce qui était prévu en phase d’étude et ce qui est finalement réalisé sur le chantier.

Autre atout non négligeable de cette base de données : son utilisation évite toute désorganisation entre les différentes entreprises intervenant sur le chantier. Pour preuve, scanner et vérifier le gros œuvre permet d’opérer les modifications nécessaires par l’entreprise en poste avant de faire intervenir celle en charge des réseaux. Autant de gages d’une plus grande fluidité et d’un minimum d’erreurs ! Les entreprises peuvent avancer efficacement et sereinement sans craindre le problème qui ralentira, voire stoppera, la totalité du travail pour une durée parfois indéterminée. Grâce à un langage commun et une accessibilité à toutes les données, les entreprises sont ainsi bien mieux coordonnées. De quoi créer une nouvelle frontière entre humain et technologie, basée sur la confiance de la qualité donnée recueillie et traitée. En étant de plus en plus présentes sur les chantiers, la Réalité Augmentée comme l’Intelligence Artificielle constituent une extension de l’humain. Une forme de transhumanisme où toutes les parties prenantes sont interdépendantes. Machine dépendante de l’humain, humain de la machine : à travers cette relation augmentée tous deux gagnent en compétences et en temps. Cette dépendance mutuelle, in fine, pourrait même dépasser les frontières du sens et de l’intelligence humaine.

Un bâti intégralement transparent

Constituer son DOE numérique avec rigueur est un réel apport pour la maîtrise d’ouvrage. Grâce au scan et à la modélisation 3D, la collecte de données s’intègre dorénavant rapidement, et sans surcoûts excessifs, dans le déroulement de n’importe quel chantier. Avec des scans plus performants, des modes de traitement des données beaucoup plus rapides, la technologie a permis de créer de nouvelles frontières en 3D moins contraignantes en matière de temps et d’investissement. Si les données obtenues aident à anticiper les problèmes entre différentes phases de construction durant les travaux, elles permettent également de lever tous les doutes et d’éviter le temps perdu en cas de sinistre. Un maître d’ouvrage n’a en effet qu’à reprendre les scans réalisés successivement sur un chantier pour comprendre comment a été construit ce qui est invisible à l’œil. Mieux encore, en s’équipant d’un casque de Réalité Augmentée, il lui suffira de flasher un QR code pour voir apparaître en surbrillance dans la pièce dans laquelle il se trouve tous les réseaux. Rapide, efficace, précis !

Par sa richesse de données, le DOE numérique ouvre donc de nouvelles perspectives, notamment en matière de conformité, de déplacement, de projection et de visualisation, mais aussi d’évolutionCouplé à la Réalité Virtuelle ou à la Réalité Augmentée, il apparaît dorénavant comme un allié pour travailler sur la reconversion des bâtiments, pour respecter les normes environnementales actuelles et à venir, et pour intégrer des innovations technologiques.

La richesse et la fiabilité des données obtenues permettent de tout savoir sur un bâtiment en un temps record, y compris à distance. De nouvelles frontières payantes à tous les niveaux : environnement, professionnels de la construction et usagers, bâtiment, etc.