Des sociologues prédisent que nous allons tout droit vers les 10 Glorieuses, celles où croissance rime avec confiance, celles où les grands projets de transformation s’accélèrent à grande vitesse… Toutefois, attention à ne pas se laisser griser par la vitesse. Face à la concurrence, il ne suffit pas d’entrer en gare du marché pour arriver à destination de la croissance ; il faut prendre le bon train de la transformation. Certes, mais lequel ? Celui de l’agilité, voie de la résilience, ou celui de l’intelligence collaborative, au bout du quai de l’entreprise libérée ?

Pour être transportées sans encombre en direction de la croissance, les entreprises peuvent s’appuyer sur les sociétés éditrices et intégratrices de solutions de type ERP. Passant du train à vapeur de la planification primitive au TGV de l’intelligence décisionnelle sur le cloud, elles possèdent désormais en principe les moyens de leurs ambitions. Pour autant, est-on sûr d’arriver à l’heure et à destination ?

Un train peut en cacher un autre : savoir éclaircir les voies du changement pour prendre le bon wagon

Les entreprises en transformation évoluent sur la voie de l’incertitude, jamais certaines de trouver une issue dont la rentabilité est la récompense. A moins de pouvoir sauter dans le bon wagon du train de la transformation avec agilité et précision ?

L’agilité n’est plus une notion à expliciter, du moins pour ceux qui sont familiers des sujets de la transformation digitale. Cette aptitude à l’adaptation est aujourd’hui un impératif vital. Selon l’étude « Accelerating Digital Agility », réalisée à l’échelle mondiale par Censuswide pour Cisco, les priorités des Directeurs des Systèmes d’Information sont d’ailleurs la cyber-sécurité et l’agilité business. Pourtant, être capable de calquer sa transformation sur les opportunités économiques sans délai et sans faille n’est pas aisé.  Pourquoi ?

C’est d’abord une question technologique. Avoir une infrastructure informatique modulable de dernière génération permet d’anticiper les évolutions. Sans cette visibilité, se transformer efficacement devient illusoire. Autrement dit, l’agilité technologique est un prérequis de l’agilité opérationnelle. 

L’agilité doit aussi être pensée pour et avec les nouveaux DSI, nouvelles générations du changement. Tombés dans la marmite de l’agilité dès leur début, ils développent naturellement une culture du risque. Une qualité qui, associée à la maturité et à la sagesse des générations plus expérimentées, permet de trouver un nouvel équilibre dans l’impermanence. L’agilité des générations conduit immanquablement à celle des entreprises en transformation.

A l’agilité, il faut associer la précision ou la spécialisation de l’infrastructure SI calquée sur les métiers qui composent l’entreprise. Imaginez être installé en première classe, sans siège ni fenêtre ; au-delà du confort, c’est tout le sens du voyage qui disparaît. Les ERP parviennent aujourd’hui à couvrir tous les besoins spécifiques, allant des secteurs d’activité, tels que l’industrie, jusqu’aux fonctions métiers, comme les Ressources Humaines par exemple. Cette prouesse permet de concilier adhésion, confort et efficacité.

Ainsi, agilité et spécialisation sectorielle et métier sont nécessaires. Toutefois, il manque un composant essentiel : l’humain. La transformation numérique n’est pas un voyage que l’on fait seul.

DSI, devenez votre propre chef de gare 

Élaborer un projet de transformation numérique est une entreprise complexe. La gare de la croissance n’est pas à voie unique, plusieurs trains circulent en même temps, tous soumis à de nombreuses variables (temps, vitesse, confort des passagers, etc). Même si l’agilité et la spécialisation éclaircissent la voie, ne faut-il pas voir plus grand ?

De l’expression des besoins à la construction et l’intégration de l’infrastructure SI en passant par la sensibilisation de toutes les parties prenantes de l’entreprise, le cycle de vie d’un projet de transformation est immuable. Il faut que tous les trains soient sur de bons rails pour que la conduite du changement ne prenne pas de retard. Simple, n’est-ce pas ? En tant que passager collaborateur sans doute, en tant que DSI chef de gare, c’est plus complexe.

Partons d’une évidence, toute ligne de train doit mener à une destination matérialisée par une gare. Au-delà de l’infrastructure, c’est tout un collectif qui s’active, parmi lesquels les conducteurs ou les personnels de gare. Au-delà de son agilité ou de son acuité métier, un projet de transformation digitale réussi dépend surtout du collectif qui pense et agit, de la conception à l’implémentation.

Plus les énergies sont réunies, plus les probabilités d’arriver à l’heure augmentent. Chaque phase d’un projet de transformation apporte son lot d’incertitudes. Pour rattraper les retards, les DSI doivent collaborer avec l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise et ainsi transformer en temps réel des externalités négatives en opportunités positives. En fait, il s’agit pour eux de personnaliser le Système d’Information en adoptant des applications dédiées. A titre d’exemple, suite au confinement, des entreprises marchandes se sont adaptées en intégrant des solutions e-commerce. Réagir rapidement pour saisir les opportunités économiques d’une telle situation nécessite à la fois une veille continue et une collaboration active. Collaborer à chaque étape de sa transformation, c’est un devoir pour tout DSI chef de gare.

Dans une transformation digitale, les frontières qui séparent le succès de l’échec sont mouvantes et de plus en plus complexes. Bien sûr, les DSI peuvent aller vite en étant seuls. Néanmoins, ce n’est que collectivement qu’ils peuvent aller plus loin et repousser les limites.

A l’heure du déconfinement où les futurs se bousculent, les erreurs technologiques d’aiguillage se paient comptant. Faisons confiance aux DSI pour éviter cela.

Tribune initialement publiée sur IT Social