Ça y est, Emmanuel Macron, souvent qualifié d’enfant gâté de la politique, de Brutus, plus récemment, a repris sa liberté. Avec l’appui de son mouvement « En Marche », il va pouvoir entrer de plain-pied dans l’arène politique. Un Alexandre le Grand des temps modernes ? Non, malgré quelques similitudes. Tous deux ont été éduqués par des philosophes : Aristote pour l’un, Paul Ricœur pour l’autre. Tous deux ont gagné la confiance de leur mentor : le roi de Macédoine Philippe II pour l’un, François Hollande pour l’autre. Alexandre le Grand a conquis le Monde, Emmanuel Macron en est encore loin. A moins que le Buzz ne lui permette de réécrire l’histoire et, pourquoi pas, de conquérir les élections présidentielles ?
Le Buzz, une notion d’astrophysique
Le Buzz, c’est un peu l’équivalent d’un trou noir : une concentration de conversations exceptionnelles qui peut modifier la réalité des internautes, créer une distorsion du continuum espace-temps médiatique. Le web social ou conversationnel possède les qualités (et les défauts) intrinsèques qui font naître le buzz. Parallèlement, les marques, les personnalités politiques, les communicants, maîtrisent tous sa mécanique. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
A l’image de Donald Trump qui dégaine régulièrement son tweet gun (voir son florilège ici), la recherche perpétuelle de visibilité est une fabrique de non-sens. Que doivent faire les marques ? Peuvent-elles créer du Buzz avec du sens ? Comment peuvent-elles gagner en visibilité sans pour autant ternir leurs valeurs ?
Discours de la méthode du Buzz sensé
Ralph Tench et Liz Yeomans, auteurs d’ « Exploring Public Relations », résument l’écosystème dans lequel évoluent les marques ainsi : un « média world », tendu par les enjeux culturels, sociaux, économiques qui cristallise un nouvel état mental des citoyens internautes. Il en résulte de nouvelles méthodes pour créer le dialogue entre les acteurs publics et ses cibles. Ce qui impacte directement les notions de notoriété, de réputation ou même de marque.
Pour se faire entendre, pour engager un public de façon constructive, il faut faire résonner les contenus dans l’imaginaire des internautes. Ce travail fait, les marques émergent dans l’océan du web et deviennent des îlots de confiance, capables de fournir du sens aux internautes. En d’autres termes, capter une audience c’est d’abord la comprendre pour l’engager sur la durée et créer de la confiance.
Chercher le Buzz est légitime pour les marques, les personnalités politiques, les médias, d’autant qu’une partie du business model digital se base sur l’audience. Etre dans la lumière de temps en temps ne peut pas faire de mal. Il faut néanmoins garder à l’esprit cette citation de Warren Buffett : « Il faut 20 ans pour construire une réputation et 5 minutes pour la détruire. «
Il est peut-être temps pour les marques, les politiques et les médias de ne pas abuser du bouton « En marche » forcée, de cesser de prendre la pose en permanence et de privilégier le bouton « Pause ».
Directeur marketing Prodware
Passionné par le marketing, tombé dans le digital depuis plusieurs années (SEO, SMO, SEA), mon parcours m'a conduit à prendre la Direction Marketing de Prodware (Groupe International, B2B, IT).