Nous sommes dans un monde où la transformation est permanente. L’instabilité du contexte sanitaire n’est qu’un des éléments qui contribue à cette incessante métamorphose. Les entreprises ont été, sont et seront confrontées à de nouvelles problématiques, des innovations ou encore de profonds bouleversements sociétaux. Dans ce contexte, l’agilité et l’anticipation sont essentielles pour bâtir une entreprise solide capable de résister à la concurrence.

Avant tout digitale, cette transformation est pourtant loin d’être uniquement une révolution technologique. De nombreuses entreprises encore craintives en ont fait l’amère expérience suite aux confinements successifs. Le changement est en effet profond, il pousse l’entreprise à reconsidérer toute son organisation et l’ensemble de ses métiers.

Le cloud est au cœur de ce nouveau paradigme. Il vient désiloter l’entreprise pour basculer vers une organisation plus horizontale qui gagnerait en efficacité opérationnelle, financière et organisationnelle. Le défi du move-to-cloud est urgent pour les entreprises n’ayant pas encore franchi le pas.

Dépasser ses propres frontières

L’entreprise est ouverte, et le fait de détenir ses propres serveurs (modèle on-premise) n’est pas pour autant un gage de sécurité. À l’heure de la mondialisation et du travail hybride, l’activité des employés et des parties prenantes rendent vulnérables les Systèmes d’Information.

Le Cloud s’inscrit parfaitement dans cette nouvelle réalité. L’ouverture est la meilleure posture pour s’adapter à un environnement toujours plus complexe et mouvant. En 2022, la sécurité ne devrait plus être le frein majeur du move-to-cloud. Il est pour cela nécessaire de mettre fin aux fausses croyances, et de faire preuve de pédagogie pour rassurer les entreprises. La mutualisation et l’investissement consacré à la R&D en matière de cybersécurité par les acteurs majeurs du Cloud sont colossaux. Aucune entreprise même de taille moyenne ne pourrait atteindre ce niveau.

Malgré la recrudescence récente des cyberattaques, les fournisseurs de Cloud public ont su proposer des solutions pour sécuriser l’infrastructure et limiter les intrusions grâce à l’isolation des ressources, la cryptographie ou encore la réplication des données.

Cependant, la sécurité est avant tout une histoire d’êtres humains. Il ne suffit pas de sécuriser la technologie, il faut faire évoluer les usages. Plus de 85% des violations de la cybersécurité sont des erreurs humaines (Verizon). Cette donnée nous renvoie directement au modèle Zero Trust qui devient de plus en plus populaire face aux limites du modèle de sécurité périmétrique dans le cadre de la transformation digitale. L’idée est de mettre en place de nouveaux processus et technologies de sécurité qui s’appliqueront directement aux ressources de l’entreprise, quelles que soient leur localisation et l’identité du demandeur d’accès. Les ESN, Entreprises de Services Numériques (anciennement SSII), et les éditeurs de logiciels jouent un rôle clé dans ce nouveau modèle en mettant à disposition des équipes ultra-qualifiées et formées en continu ainsi que des logiciels fiables régulièrement mis à jour.

Au-delà de son caractère innovant, le Cloud pousse de façon continue l’entreprise à réévaluer son organisation pour renforcer sa sécurité.

Comme on le sait, “cloud” signifie “nuage”. Et le nuage est précisément un objet à bords flous. C’est même l’exemple parfait d’objet à bords flous. Une autre façon de le dire est que le nuage n’a pas de frontière. Aller vers le nuage, ou entrer dans le nuage, est une façon de se défaire de l’idée de la frontière. Ainsi, le move-to-cloud permet littéralement de dissoudre les frontières pour conquérir le marché à l’international depuis son pays d’origine. Il invite aussi les dirigeants à dépasser leurs propres frontières, leurs propres limitations intérieures (mentales aussi bien que méthodologiques), en questionnant le fonctionnement de leur entreprise pour tendre vers un modèle plus adapté au futur.

Repenser l’organisation

Effectivement, le Cloud a redéfini de nombreux métiers tout en transformant l’organisation jusqu’à la rendre beaucoup plus agile. La préoccupation purement technique est déléguée à un tiers dont c’est l’expertise, les collaborateurs peuvent de cette manière se concentrer sur leur métier.

D’autre part, grâce à la mise à disposition des données dans le Cloud et à la facilité d’accès qu’il procure, tous les services peuvent s’échanger des informations en temps réel. C’est la fin des silos au profit d’une meilleure efficacité collaborative et opérationnelle. Ce gain de temps se traduit par une évidente  réduction des coûts sur le long terme.

Le rôle du DSI n’est également plus le même qu’hier. Aujourd’hui, les sujets purement opérationnels, tels que les mises à jour, sont adressés à la fois par l’opérateur de Cloud mais aussi par les éditeurs de logiciels eux-mêmes. Le DSI s’est donc recentré sur les aspects stratégiques de l’organisation, autant de domaines où il apporte une réelle valeur ajoutée.

S’il a fait face durant la crise à une surcharge des serveurs du monde entier liée notamment à la multiplication des applications utilisées par les salariés en télétravail, il doit maintenant construire un modèle stable tenant compte des nouveaux usages pour envisager sereinement l’avenir.

Vers une entreprise plus agile

L’entreprise d’aujourd’hui consomme des services à la demande. Le service dont un expert métier a besoin doit être toujours à jour et conforme à la législation en vigueur, quel que soit le pays où il se trouve. Si ce service ne répond plus aux attentes ou ne convient pas aux nouveaux besoins de l’équipe, il peut être arrêté d’un simple clic.

Avec le cloud, les applications deviennent ATAWAD c’est-à-dire qu’elles peuvent être utilisées n’importe quand (Anytime), n’importe où (Anywhere), sur n’importe quel support (Any Device). L’entreprise peut ainsi se relier en permanence à son Système d’Information. Une connexion internet suffit pour y accéder de manière sécurisée et gérer une urgence ou répondre à un besoin client dans les plus brefs délais.

À l’heure du travail hybride et des nouveaux usages, l’agilité est un atout concurrentiel de taille pour les entreprises, tant au niveau de l’attractivité des meilleurs talents que de l’acquisition et la fidélisation des clients.

Le fonctionnement ATAWAD offre un environnement de travail que l’on soit chez soi, au bureau, dans un espace de coworking, en déplacement à l’étranger… Les entreprises ayant adopté cette hybridation grâce au Cloud ont pu assurer, du jour au lendemain, une continuité de service dès le premier confinement.

Nous n’avions pas observé de telles croissances depuis la première révolution industrielle. La transformation digitale des entreprises provoque les mêmes effets. C’est le cas des éditeurs logiciels SaaS dont la croissance dépassera 40% entre 2020 et 2022 d’après les prévisions Gartner.

Le Cloud n’est cependant pas qu’une révolution technologique. Pour réussir son move-to-cloud, l’entreprise doit prendre en compte tous les aspects humains et l’impact sur son organisation. Véritable levier de différentiation business pour certains, promesse de simplification, d’agilité et de réduction globale des coûts pour d’autres, vu comme le gage de sécurité et de standardisation, le Cloud apparaît comme la réponse pertinente pour aider les entreprises à donner un futur au travail.

Tribune initialement parue sur Informatique News