Accompagnant son père et son oncle, négociants à Venise, Marco Polo prit, dès 1271, la route de la Chine à travers l’Asie centrale et arriva en 1275 à Shangdu, résidence de l’empereur Kūbilaï Khān. Sous ses ordres, il explora le pays pendant seize ans, utilisant à bon escient, ce qui devint un « indispensable » pour tous les voyageurs et cela pendant des siècles : la boussole. 

Même si elle a été remplacée par nos smartphones et autres montres connectées, il m’apparaît essentiel, à l’heure du tout connecté, d’en conserver sa symbolique : l’exploration et la prise de risque.

Et si l’intrapreneuriat, cette pratique consistant à faire de chacun de ses collaborateurs des « entrepreneurs », pouvait devenir la nouvelle boussole des DRH ?

En effet, si la transformation numérique a fragilisé les fondations de l’entreprise, le développement d’une culture de l’action, de la prise de décision et du dépassement pourrait être un moyen simple de les consolider durablement. Une façon de révéler également de nouveaux talents ?

Vers la route de la soi(e)

Véritables poumons de l’entreprise, les Ressources Humaines aspirent l’ère du temps pour permettre à chaque service de se transformer de façon pérenne. Le développement de nouveaux modes de travail comme l’intrapreneuriat permet d’échanger plus librement, de casser certains silos, de libérer les énergies de l’entreprise.

Parfois, les racines de la résistance au changement sont plus profondes que dans l’entreprise. Cultiver cette culture de la gestion de projet peut permettre à chacun de s’épanouir à son rythme, seul ou en groupe et, par conséquent, de démontrer son potentiel.

L’intrapreneuriat doit être intégré dans une culture d’entreprise globale, traitant les sujets de carrière, de bien-être au travail ou de recrutement. C’est uniquement imbriqué dans cet ensemble qu’il portera ses fruits, ou ses talents si vous préférez…

L’entreprise des merveilles ?

A la fin de ses innombrables aventures sur les routes d’Orient, Marco Polo fit dicter ses récits. Ses mémoires, intitulées « Le Livre des Merveilles » ou « Le Devisement du Monde », sont avant tout centrées sur celui qui l’employa durant de nombreuses années : Kūbilaï Khān. Une façon de remercier celui qui l’a révélé ?

La question est ouverte. Néanmoins, en tant que DRH, nous devons rester vigilants. Cette liberté accordée aux collaborateurs par le biais de l’intrapreneuriat doit rester une source de responsabilisation, d’épanouissement et de prise de leadership. L’idée directrice est d’optimiser le fonctionnement général de l’entreprise tout en assurant l’épanouissement des individualités.

Plus qu’une boussole pour les DRH, l’intrapreneuriat, ou plus simplement la culture d’entreprendre est aussi celle des collaborateurs.